Résoudre les problèmes de l’impact du café sur l’environnement
Le café est l’une des denrées les plus échangées au monde, ce qui signifie qu’il est produit et exporté à grande échelle. Naturellement, la production agricole à grande échelle peut parfois aller à l’encontre des efforts de conservation et de protection de l’environnement – souvent en raison des liens avec la déforestation et la mauvaise gestion des exploitations, par exemple.
Toutefois, comme la demande de café cultivé de manière durable ne cesse d’augmenter, les acteurs du secteur déploient de plus en plus d’efforts pour aider les agriculteurs à réduire l’impact de la production de café sur l’environnement. De plus, l’impact du changement climatique continuant de menacer l’avenir du secteur du café, ces efforts de durabilité sont, aujourd’hui, plus importants que jamais, pour le consommateur comme pour le producteur (et nous verrons que cette question va bien plus loin que la fameuse consommation de capsule individuel dont l’empreinte environnementale n’est vraiment pas bonne).
Pour savoir comment reconnaître et commencer à résoudre les problèmes environnementaux liés à la production de café, nous vous présentons ici les solutions qui font consensus à l’heure actuelle parmi les experts les plus pointus du secteur du café de spécialité.
Quels sont les problèmes environnementaux liés à la production du café dans le monde ?
Tout d’abord, il convient de noter que la grande majorité des problèmes environnementaux liés à la production de café résultent de l’agriculture à grande échelle. Bien que l’on estime que les petits exploitants agricoles produisent jusqu’à 80 % de l’approvisionnement mondial en café, la plupart d’entre eux ne cultivent le café que sur 30 hectares ou moins, ce qui signifie que leur empreinte carbone est minime par rapport à celle des grandes exploitations et des multinationales du café (bien entendu chez Café d’Oriant, notre approche de torréfacteur breton en café de spécialité nous permet de travailler exclusivement avec des fermes à taille humaine, dont les méthodes de production sont connues et reconnues pour leur respect des sols et des hommes et femmes qui les cultivent).
La responsabilité des acteurs, sur le plan environnemental, repose donc en très grande partie sur les grosses exploitations qui travaillent de façon industrielles sur des superficies parfois gigantesques. Malgré les efforts de plusieurs acteurs (et l’on doit ici noter aussi les efforts des acheteurs, qui contribuent à pousser le marché dans une direction plus durable et responsable), il reste encore de nombreux obstacles à franchir pour que le secteur ait un impact minime sur l’environnement.
D’après de nombreux acteurs, notamment africains, de la protection de l’environnement, la conservation de la faune et de la flore sont des problèmes dans l’industrie du café, mais ils ne sont pas propres à ce secteur. Ce sont les mêmes problèmes qui se posent dans toutes les industries agricoles à grande échelle, qui sont privilégiées par les acteurs économiques à cause des économies d’échelle.
Une étude réalisée en 2021 par l’University College London a révélé qu’après l’exportation du café, la production était responsable du deuxième plus grand volume total d’émissions de carbone dans la chaîne d’approvisionnement. En effet, dans de nombreux cas, le transport du café dépend dans une certaine mesure des combustibles fossiles, car le café est généralement expédié vers les pays consommateurs à bord de grands navires de fret, dont les médias mentionnent souvent les dégâts environnementaux importants. Au-delà de la consommation énergétique de ces monstres des mers, le taux d’émission de particules fines détecté dans leur sillage est un sujet d’inquiétude récurrent pour les observateurs. Comme on peut le constater là encore, cette problématique est loin d’être spécifique à l’univers du café.
Voici la liste des problématiques environnementales qui ne sont pas exclusives à la production du café mais qui sont importantes à surveiller :
- L’utilisation des produits chimiques et intrants agricoles qui dégradent les sols et qui peuvent aussi s’introduire dans les nappes phréatiques. Dans le deuxième cas, on parle d’eutrophisation, l’eau devient excessivement chargée en phosphore et en azote, ce qui a des conséquences dévastatrices sur les poissons, les oiseaux et l’ensemble du vivant.
- La déforestation et son pendant immédiat sur la faune, à cause de la destruction des habitats naturels de nombreuses espèces qu’elle provoque. L’estimation mondiale sur ce point nous indique que près de 13 millions d’hectares chaque année deviennent impropres à la vie des animaux endogènes des régions touchées.
Les problèmes spécifiques du traitement du café
Le traitement est un élément clé de la préparation du café pour l’exportation, ainsi que de la préservation de la qualité. Les deux principales méthodes sont le lavage et le traitement naturel.
Café d’Oriant vous aide ici à faire le point entre les deux processus de traitement :
- Le café lavé est considéré comme plus facile à vendre par les producteurs. Cependant il consomme des quantités d’eau très importantes, dans des pays ou l’accès à cette ressource est parfois problématique.
- Le traitement naturel ne nécessite pas de volume d’eau important, mais il est plus long ce qui est un manque à gagner pour les industriels de grande taille qui analysent la rentabilité des exploitations de café. Les petites exploitations de café de spécialité utilisent presque toutes un traitement naturel.
La transformation naturelle est sans doute la technique de transformation la plus respectueuse de l’environnement, car elle est moins gourmande en énergie et ne nécessite que peu ou pas d’eau. En effet, les cerises sont récoltées et laissées à sécher intactes sur des terrasses ou des lits surélevés.
Le café lavé, quant à lui, nécessite un volume d’eau important, ce qui en fait une méthode de traitement moins durable. Les cerises sont immergées dans des réservoirs d’eau avant d’être dépulpées (ou broyées par voie humide), ce qui consiste à retirer les graines de la peau et du fruit de la cerise.
Bien que le traitement par lavage permette d’obtenir un café au goût plus “pur”, il produit également des volumes d’eaux usées plus importants que le traitement naturel. Toutefois, même si un petit producteur ne pratique que le traitement par lavage, il est peu probable qu’il cause à lui seul des dommages importants à l’environnement. C’est d’ailleurs un avantage de la culture du café en Colombie et en Éthiopie.
Ces problématiques liées au processus de traitement du café pour l’exportation voit leur impact augmenter significativement dans les pays ou le système de traitement des eaux usées est archaïque voir inexistant. La problématique est liée à la libération d’eaux “sales” dans le système aquifère d’une région. Par exemple, les eaux très chargées en azote vont provoquer un surdéveloppement des algues, qui vont modifier la composition aquatique du lieu et empêcher la lumière d’accéder aux fonds des rivières, provoquant la mort de nombreuses espèces de poissons. La seconde problématique est la libération de la pulpe (un déchet issu du traitement de la cerise de café), qui peut elle aussi polluer le sol et les eaux environnantes.
Le reste de la chaîne de production de café
Si l’on peut encourager les producteurs de café à utiliser davantage d’engrais organiques ou à gérer les déchets de manière plus durable, les efforts environnementaux de l’industrie du café doivent aller bien au-delà.
Il va sans dire que tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement doivent assumer une plus grande responsabilité dans la réduction de l’impact environnemental de l’industrie du café.
La torréfaction peut produire des émissions de gaz à effet de serre, tels que le dioxyde de carbone et le monoxyde de carbone. Si certains torréfacteurs modernes intègrent désormais des systèmes de recyclage de l’air, les modèles plus anciens émettent généralement ces gaz dans l’atmosphère. Un problème dont nous sommes conscients chez Café D’Oriant, qui nous pousse à investir dans des machines de torréfaction modernes qui sont plus performantes sur le plan du rendement énergétique, et qui impliquent donc une pollution moindre.
En outre, le volume des déchets produits par les cafés (en particulier les gobelets à usage unique) est une préoccupation majeure pour de nombreuses personnes. Il est parfois difficile, voire impossible, de recycler les gobelets à usage unique, ce qui explique qu’un grand nombre d’entre eux soient mis en décharge. Il faut parfois des centaines d’années pour que ces gobelets se décomposent, une problématique particulièrement critique pour la protection des environnements marins notamment.
Sur ce type de problématiques, il faut ici souligner la responsabilité des consommateurs, qui doivent devenir des acteurs de premier plan de la préservation de la planète et du vivant. L’un des engagements que nous prenons dans ce sens, chez Café d’Oriant, consiste à mettre l’accent sur l’achat de café de spécialité en vrac, ce qui réduit de façon importante les déchets liés à des emballages individuels sur des portions réduites. Les capsules de café, par exemple, sont un élément polluant souvent décrié dans les médias.